Hier après-midi, Gustave s’est fait attaquer par un petit garçon de grande section à l’école. Jeanne a eu très peur quand elle a vu l’enfant commencer à étrangler son frère. Elle a très mal vécu cette scène, coincée de l’autre côté de la grille, dans sa cour de primaire. Elle s’est sentie impuissante et oppressée.
Pour être honnête, je m’attendais à des bagarres en maternelle, mais peut-être pas aussi tôt, ni d’une telle violence. Je pensais mon fils dégourdi et costaud, mais il s’est laissé taper dessus sans réagir. Je pense que Gustave n’a pas compris ce qui lui est arrivé. Il a refusé de prêter le camion qu’il avait dans les mains et la situation a immédiatement dégénéré.
Après l’avoir rassuré et lui avoir promis d’en parler avec son maître le lendemain, j’ai laissé Gustave avec son frère et sa sœur. Dix minutes plus tard, je les retrouvais en plein jeu de rôles. Gaspard était devenu « la victime » et Jeanne « l’attaquant ». Avec des gestes de judo simples et non violents, ils ont montré à Gustave comment se défendre efficacement.
Ils étaient tellement solidaires tous les trois, que je les ai regardés pendant un bon moment. Gustave semblait apaisé, rassuré. C’est alors que Gaspard lui a dit : « Jeanne et moi serons toujours de l’autre côté de la grille pour te protéger. A trois, on est toujours plus fort que tout seul ! ». Tout est dit…
Je suis très fière de cette jolie fratrie.